Mauvaise poursuite [Libre - Intrigue]

Thomas était revenu à plusieurs reprises sur les lieux du crime qui avait failli avoir. Celui où il aurait dû y laisser sa peau. Sans jamais trouver la moindre chose outre ses fichues balles artisanales qui ne voulaient rien dire. Outre le fait que le tueur devait s’y connaître en arme à feu. Mais à New-York. Qui n’avait jamais tenu une arme? Alors il était impossible de retrouver la personne avec ses douilles là. Pas la moindre empreinte et surtout, Thomas l’avait à peine aperçu. Voilà ce qui l’enrageait tellement. Il aurait pu mettre la main sur lui, écrire un sacré article. Mais il n’avait rien. Alors lorsque les autres journalistes tentaient tous de lui tirer les vers du nez, bien qu’il refusait de dire quoi que ce soit, il n’avait rien à dire en fait. Il n’en savait pas plus qu’eux. Depuis la blessure, puisqu’il avait reçut une balle dans l’épaule, il était d’humeur massacrante et les nouveaux au journal n’avaient pas la moindre envie de venir le rencontrer. Mais cela l’arrangeait bien. Il savait que la rédactrice en chef voulait rapidement un article, mais il n’y aurait que lui qui allait en pondre un, il ne laisserait personne d’autre faire. C’était sa nouvelle, son papier à lui cette histoire là. Après tout, c’est bien lui qui avait dû endurer la balle et l’hôpital, alors il faisait bien ce qu’il voulait!

Il se rendit au Starbuck et se paya un grand café, bien noir et un journal d’un autre quotidien. Il feuilleta rapidement histoire de ne rien trouver en rapport avec cette histoire. Personne n’avait encore publié, alors la police n’avait rien trouvé. C’était parfait pour lui, il avait donc encore un peu de temps pour trouver des indices. Le journaliste avait laissé son fils à la garderie du journal, même si ce dernier n’était absolument pas ravi. Tom n’avait pas la moindre envie de l’emporter avec lui, surtout si il était la cible d’un homme qu’il connaissait ou non. Ce pouvait être n’importe qui. Un ancien collègue qui ne l’aimait pas ou bien une personne qu’il avait démolie dans un article. Thomas étant bien connu pour avoir la langue plutôt bien pendue… Voilà ce que cela pouvait donner à la longue. Enfin il fallait vraiment être complètement détraqué pour agir ainsi. Mais il adorait ce genre d’histoire, c’était simplement le fait d’être impliqué aussi directement qui l’énervait un peu… Mais c’était un risque à prendre n’est-ce pas? Tant que son fils ne risquait rien, le reste n’avait que très peu d’importance.
Il était là, avec son café, sur les lieux où il avait bien failli être tué. Devant ce grand casino. Il était venu pour rencontrer une femme. Même si son fils ne voulait absolument pas d’une nouvelle maman comme il disait, il en avait un peu assez parfois d’être seul. Sans pour autant ramener une femme à la maison, il avait bien le droit de faire des rencontres, n’est-ce pas? Ce n’était pas exactement ce à quoi il devait songer en ce moment, mais il ne pouvait s’en empêcher. Son fils était tout pour lui. Mais voilà deux ans il avait également une femme. Une femme qui était morte dans un accident de voiture. Ils s’étaient engueulés ce soir là, et Thomas s’en était beaucoup voulu. Par chance il y avait Collin, pour la garder en vie… Il lui ressemblait tellement ce bougre!

Lorsque Thomas releva la tête. Il remarqua quelque chose dans la ruelle. Il s’y dirigea et rapidement il vit que quelqu’un tentait de s’échapper. Il se mit à courir. Ne sachant même pas pourquoi il courrait après cette personne. Peut-être parce qu’elle courrait également? Enfin tout ceci n’avait pas le moindre sens.
« Hey!! Attend!! » lança-t-il alors qu’il parvint à le rattraper. C’était un jeune homme d’environ dix-sept ans. Visiblement il venait de faire un truc pas très bien, mais cela n’avait aucunement quelque chose à voir avec sa propre histoire. Il venait de piquer de la bière dans un dépanneur…
« Oh merde … allez dégage imbécile! » Grogna Thomas, complètement essoufflé par cette course inutile. C’était idiot, mais il avait cru, enfin il avait pensé autre chose voilà. Mais il s’était totalement trompé. Il voulait savoir. Il voulait comprendre ce qui se passait à la fin. Mais visiblement ils avaient affaire à un meurtrier plutôt intelligent. D’ailleurs thomas avait l’impression qu’il laissait bien les indices qu’il voulait. Histoire de bien avoir la presse et la police. Le journaliste avait même l’impression que le tueur, devait s’y connaître un peu en journalisme. N’en serait-t-il pas un lui-même? Il en avait bien l’impression.

Il avança lentement dans la ruelle, jusqu’à ce qu’un autre bruit le fasse sursauter. Mais cette fois c’était une personne qu’il lui semblait bien avoir déjà vu. Il soupira d’agacement et lança à son intention :
« Toujours derrière moi hein! Vous n'auriez pas envi d'une autre carrière ... Du style chien pisteur? Vous êtes quoi? Journaliste? Flic? Je n'ai plus rien à dire. »
Il se faisait suivre par tout le monde et il n'en pouvait plus. Ils voulaient tous leur parcelle d'histoire, ils voulaient une description de l'homme qui lui avait tiré dessus, bref, rien de ce qu'il avait envi de partager avec qui que ce soit.